
Environnement Naturel
Paysage

Le paysage de Cogolin offre un équilibre harmonieux entre zones urbaines, terres agricoles et espaces naturels préservés. Cette diversité abrite une riche biodiversité et des panoramas variés.
Par sa proximité avec le port des Marines de Cogolin et le fleuve de la Giscle, le Jardin de la Piboule constitue un lieu unique, bien que régulièrement exposé aux inondations causées par les crues du fleuve lors de fortes pluies.
Au nord, le Massif des Maures, formant une barrière naturelle qui influence le climat local en modérant les vents et en impactant les précipitations.
Bassin versant
Voici une vue aérienne mettant en évidence les différentes zones de maraîchage du Jardin de la Piboule, représentées en jaune.
On peut y constater la proximité immédiate du fleuve de la Giscle, qui se déverse dans le Golfe de Saint-Tropez, séparant le port des Marines de Cogolin et Port Grimaud. L'eau douce de la Giscle est mélangée à de l'eau salée en raison de la proximité avec la mer (700 mètres) ce qui en fait un havre de biodiversité.
Cette cartographie illustre clairement que les méthodes de production et l'usage de produits phytosanitaires ont un impact direct sur des centaines d'espèces terrestres, aquatiques et sous-marines.
Yann Mennard, dirigeant de l'exploitation, en est pleinement conscient. Passionné d'apnée et de chasse sous-marine, il s'engage avec sensibilité à préserver, entretenir et développer la biodiversité sur et autour de son exploitation, tout en veillant à la protection de la vie sous-marine.

Facteurs climatiques


La région PACA est caractérisée par un climat méditerranéen :
- Les températures moyennes annuelles sont d’environ 15°C. Les hivers sont doux (de 7 à 14 °C) et les étés chauds (de 21 à 29°C)
- Les précipitations varient en moyenne entre 600 et 1 000 mm par an (784 mm en moyenne dans le Var).
Très faibles en été, elles sont abondantes en automne et ce n’est pas la quantité de précipitation mais plutôt
leur répartition, très irrégulière, qui est problématique : elles opposent de longues périodes sèches à des averses brutales et des orages souvent violents à l’automne et au printemps.
- Les vents dominants sont le mistral, un vent sec et froid venant du Nord soufflant de 50 à plus de 100 km/h par rafales, et le vent venant de la mer, vent d'Est ou Sud-Est, très humide et doux, qui accompagne les épisodes de fortes pluies. Le climat présente des variations régionales.
- Le Golfe de Saint Tropez est également marqué par un très bon ensoleillement pouvant atteindre 3000 heures par an.
D’une manière générale, ce climat est propice au maraîchage. L’ensoleillement élevé et les températures très douces s’avèrent très intéressants pour la production de légumes car ils permettent à l’agriculteur de commencer à produire plus tôt (avec des variétés précoces) et d’étaler la production sur une plus longue période.
Cependant, même si les cultures sont épargnées des fortes gelées en hiver, certaines d’entre elles souffrent des sécheresses estivales et sont dévastées par les inondations automnales.
Caractéristiques du sol
Le Jardin de la Piboule se situe sur la plaine alluviale de la Giscle, offrant un sol naturellement limono-argilo-sableux. À l’origine de son exploitation, le sol présentait un pH acide de 5, caractéristique du massif des Maures. Grâce à des chaulages réguliers en surface, le chef d’exploitation a corrigé ce pH pour atteindre un équilibre neutre autour de 7,5. Afin de renforcer la structure du sol, il utilise également du broyat fourni par la déchèterie locale, réparti sur une épaisseur de 20 à 30 cm dans toutes les zones de culture maraîchère.
Depuis son installation, Yann s’efforce d’intensifier l’activité biologique de ses sols. Pour cela, il intègre des apports réguliers de fumier ou de compost jeune ainsi que des amendements azotés (tels que des fientes ou du purin), particulièrement pour les cultures exigeantes comme la tomate, la salade, l’aubergine et le poivron. Par ailleurs, il veille à maintenir une bonne aération du sol en pratiquant un léger binage qui préserve la porosité de la surface.
Il est également important de rappeler que la ferme se situe sur une plaine marécageuse, rendant les forages impossibles car les eaux souterraines sont salées en raison de la proximité avec la mer.

Infrastructures agroécologiques

-Une ripisylve (le long de la Giscle) principalement boisées par des peupliers et des pins parasols. Les autres essences majoritaires sont le chêne blanc, le frêne et peuplier pour la strate arborée ; le prunellier, l’aubépine, le sureau, l’acacia, l’églantier pour la strate arbustive. Cette haie naturelle protège en partie le reste du jardin des vents dominants. Elle assure le maintien des berges, le ralentissement des ondes de crue, Elle héberge une biodiversité importante.

-Des zones de forêts laissées à l'état naturel tout autour du jardin abritent de nombreuses espèces et limitent la pénétration du vent sur les surfaces maraichères.
L'exploitation bénéficie d’une très grande biodiversité, aucun herbicide chimique n’est utilisé, ce qui contribue à préserver cette diversité. Celle-ci est également favorisée par un nombre important d'unités paysagères différentes parmi lesquelles on trouve :
-Les haies de cannes de Provence séparant les parcelles des unes des autres et protégeant les cultures du vent. Ces haies, entretenues annuellement, représentent l'unité abritent insectes, nids d’oiseaux, couleuvres et petits mammifères.

-Des zone enherbées et fleuries qui bordent les chemins pour le bon fonctionnement de l'agrosystème et de mettre en avant les services écosystémiques qu’elles apportent.

Biodiversité et conclusion
Le Jardin de la Piboule est un véritable refuge de biodiversité où toutes les espèces, sans exception, trouvent leur place. La disposition des différentes unités paysagères permet à la faune de circuler librement entre les différents types d'habitats et d’accéder aux ressources en nourriture et en eau.
La végétation protège les faisans et les petits mammifères des rapaces survolant le Jardin. Les bandes enherbées et fleuries et les cultures sont essentiels pour les pollinisateurs. Les haies fournissent des refuges pour les oiseaux et les couleuvres, elles attirent les pollinisateurs et servent d'habitats pour les insectes auxiliaires des cultures, même les limaces ne sont pas traquées ici. Ces dernières, bien qu’elles puissent parfois se retrouver sur nos salades, ne provoquent pas l’indignation des clients, au contraire, elles témoignent de l’absence totale de pesticides et garantissent que les légumes cultivés dans ce jardin sont naturels, savoureux et riches en nutriments.
L’état d’esprit de Yann, porté par une volonté de résilience, incarne une vision de simplicité et d’authenticité. Dans un monde où tout semble aseptisé, même nos légumes, souvent calibrés en formes géométriques parfaites, Le Jardin de la Piboule nous rappelle la beauté et la richesse d’une nature préservée.